Domitila est une femme indigène péruvienne qui travaille comme domestique à Genève sans statut légal, depuis plus de 20 ans. Au décès de sa fille il y a quelques années, elle se retrouve dans une précarité économique sans précédent pour elle et dans un grand isolement car elle ne parle que le quechua et l’espagnol.
Ayant atteint l’âge de la retraite et se retrouvant sans aucune possibilité de recevoir une rente, elle consulte une permanence juridique pour envisager l’éventualité de faire reconnaître officiellement son statut de travailleuse en Suisse. À l’issue de l’entretien, on lui conseille de rentrer dans son pays, car les maigres traces administratives laissées d’elle par ses employeurs et ses employeuses ne suffisent pas à prouver sa longue présence à Genève.
Pour la logique administrative, Domitila demeure ainsi une abstraction. Pablo Briones nous livre d’elle un portrait unique et intime où résonnent les fractures sociales de la société genevoise.