Octobre à Paris


Dans la nuit du 17 octobre 1961, lors d’une manifestation non violente contre le couvre-feu qui leur était imposé, plusieurs dizaine d’Algérien·ne·s étaient assassinés à Paris par des fonctionnaires de police sous les ordres de leurs supérieurs. Si de nos jours, cette nuit de terreur a fait l’objet d’une importante production de rapports, d’articles, d’ouvrages et de films, la transmission de cette mémoire au sein de la société française demeure inachevée et contradictoire.

Face aux édifices pour la mémoire habituellement érigés par les états, il nous a semblé nécessaire de mettre en pratique d’autres formes de commémoration fabriquées dans l’urgence, la précarité, l’énergie et la collaboration.

Palliant l’absence d’éléments iconographiques en ligne sur le 17 octobre 1961, un site rend visible l’évolution de la reconnaissance à la mesure des combats menés. Pensé comme un moyen d’analyse et de connaissance, il est à même de représenter la complexité des points de vue gravitant autour de ce conflit et a permis de fédérer des participants à une performance commémorative dans les rues de Paris.