L’exposition collective Alma gestes rassemble des artistes, designeur·se·s, théoricien·ne·s, critiques d’art invité·e·s à exposer une liste d’ouvrages issus de leur bibliothèque personnelle.
Tout en évitant l’écueil que peuvent représenter les anthologies constituées de livres de prédilection, chacune des listes explore diverses formes d’énonciations, allant du geste manifeste à la collection monomaniaque, en passant par des agencements dont l’heureux hasard raccommode les thèses les plus antagonistes. Tels des portraits composites, chaque inventaire dresse autant de points de vue sur les pratiques des personnes invitées, autant de discours plurivoques à recomposer.
Dans un geste similaire au principe qui a vu naître ce projet, l’exposition emprunte son titre à la première œuvre littéraire du philosophe français Alain Badiou. Livre qui expose les tribulations de divers personnages embarqués dans une pluralité de mondes possibles à partir desquels ils tentent de construire leur propre langage.
Une bibliothèque apparaît comme une promesse qui, au-delà des savoirs réifiés, patiemment glanés et listés, présage avant tout des actions dont on sera dans l’avenir capable.