Au début des années 70, alors que Rina Nissim entreprend des études d’infirmière, elle s’engage au sein du Mouvement de libération des femmes genevois fraîchement créé (le premier tract paraît en février 1971). Elle s’investit très vite dans les groupes « avortement » et « self-help ». Les critiques envers les pratiques des gynécologues de la place débouchent sur des actions ponctuelles, puis sur un projet alternatif. Un groupe de féministes désireuses d’aborder différemment la santé sexuelle et reproductive des femmes crée en 1978 le Dispensaire des femmes. Ce projet s’inspire des Women’s clinics américaines, mais innove aussi, notamment en instaurant des tâches tournantes au sein de l’équipe, en prônant la réappropriation de leur corps par les usagères et en accordant d’emblée une place, qui ira croissant, à la naturopathie. C’est le domaine dans lequel Rina se spécialisera et publiera plusieurs manuels.
Parallèlement à son activité au sein du Dispensaire des femmes, elle participe à la rédaction de Bon sang, revue trimestrielle sur la santé des femmes (qui paraît de 1980 à 1985) et de Clit 007, Concentré Lesbien Irrésistiblement Toxique, revue publiée par le collectif genevois Vanille-Fraise (de 1981 à 1986).
En 1984, Rina fondera sa propre maison d’édition, Mamamélis (Genève), où elle publiera entre autres : Mamamélis, Manuel naturopathique à l’usage des femmes. En 2007, elle co-fonde les Archives contestataires.