Vernissage de l’exposition

ven. 29.11.2013, 19:00

Entre autres actions, Katrin Gattinger intervient à la croisée des domaines du dessin et de la performance. C’est en ce que l’un relève de la spatialisation d’une forme et que l’autre rend à cette spatialisation sa capacité d’événement, que leur point de rencontre devient celui d’un engagement politique par l’intermédiaire du geste graphique.

Gattinger présente ainsi à Rosa Brux un double projet posant la base de ses recherches actuelles. Elle rejoue d’une part une performance, sans public, qu’elle a réalisée à Strasbourg le 26 août 2013, date correspondant à l’adoption du dernier article de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Ce jour-là, elle s’est déplacée de consulat en consulat au moyen d’un vélo équipé d’un traceur, fixé sur le porte-bagage, qui restituait chaque trajet effectué sous forme d’une ligne tremblante, s’accumulant dans l’espace d’une feuille de papier. A chaque arrêt, le tampon du consulat était obtenu en guise de sanction de l’étape accomplie. Cette boîte à dessin est un outil graphique producteur de documents, qui rend visible les obstacles franchis par le biais de l’identité de l’asphalte (chaque irrégularité du sol est retranscrite dans la ligne) : ces marques de parcours renvoient aux enjeux politiques de la situation internationale.

A Bruxelles, Gattinger reliera autant d’ambassades que possible en quatre jours, résultat tant de ses capacités physiques que des contraintes d’horaires des lieux et de négociations préalables. D’autre part, en parallèle de la présentation des dessins produits lors de cette résidence, elle présentera, dès 20h30, un ensemble de dispositifs à dessin que le public est invité à activer. Quelle sera l’implication des visiteurs dans le projet ? Comment les décisions seront prises afin de conduire la réalisation du dessin ? Quel sera l’objectif et le résultat graphiques de ces dessins ? Alors que l’artiste généralement met au point ses performances avant de les présenter, elle a ici renversé le processus et accepté de laisser au hasard une part de pouvoir dans leur institution.